Justice et sexualité XIXe-XXe siècles

Publié le par doctorants CHCSC

Journée d'étude - Vendredi 29 janvier 2010, CHCSC-UVSQ

Justice et sexualité XIXe-XXe siècles,
de la défense des bonnes mœurs à la défense sociale

Présentation :
À la charnière d’une histoire culturelle de la justice et d’une histoire de la sexualité, cette réflexion entend analyser, par l’intermédiaire de la pratique judiciaire et de l’écho qui lui font les médias et l’ensemble du discours social et savant, l’évolution des normes en matière de sexualité et particulièrement de sexualité déviante et pénalement réprimée.
Ce ne sont pas seulement les formes de cette sexualité qui sont en cause, mais la manière dont la machine judiciaire les considère : manquement aux bonnes mœurs au XIXe siècle, manifestations de pathologies diverses à l’aube du XXIe siècle. Le changement de paradigme qui affecte les deux siècles écoulés entre la mise en oeuvre du code pénal de 1810 et la récente loi dite de rétention de sûreté est lourd de conséquences pour l’ensemble du fonctionnement de la machine judiciaire. Rompant peu ou prou avec sa fonction rétributive et punitive et avec le principe de la légalité des peines, la justice s’est placée progressivement au fil du XXe siècle sous les auspices d’un mouvement de défense sociale qui se préoccupe moins des crimes et des délits ou même des délinquants que de protéger la société contre les déviants et leur risque de récidive.
Il ne s’agit ni de s’inscrire dans la perspective foucaldienne d’une réflexion sur le bio pouvoir et la disciplinarisation des corps, la sexualité et la justice, le pouvoir psychiatrique, etc., ni de nier les apports de cette réflexion féconde, mais de tenir compte plus étroitement, à partir d’un véritable travail sur des sources sérielles (dossiers de procédure, littérature médicale, littérature judiciaire, iconographie), des évolutions fines de la pratique judiciaire et des représentations auxquelles elle donne lieu dans l’espace public.
Plusieurs directions seront explorées :

  • les contours et les évolutions des sensibilités, les figures du licite et de l’illicite en matière d’atteintes aux mœurs que laisse apercevoir le travail judiciaire,
  • la manière dont la justice construit les figures successives des délinquants sexuels, avec l’aide de la médecine et de la psychiatrie
  • en retour le rôle joué par la justice dans l’élaboration de normes de comportement qui, via la judiciarisation de la sexualité s’imposent – ou pas- au corps social.

Lieu :
Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, UFR SSH, 47 boulevard Vauban, 78047 Guyancourt cedex.
Amphi 8.

Responsable scientifique :
Anne-Claude Ambroise-Rendu (CHCSC)

Contact :
Histoire[point]Culturelle(at)uvsq[point]fr

Programme

Vendredi 29 janvier 2010, matin, 9h 30 
Présentation de la journée : Anne-Claude Ambroise-Rendu

Scandales, perversions et débauche

  • Du commerce incestueux à l'inceste scandaleux : enquête sur la requalification de l'inceste au XIXe siècle (Fabienne Giuliani, Université de Paris I )
  • Les pervers sexuels d'après les expertises psychiatriques auprès des tribunaux (XIXe siècle) (Sylvie Chaperon, Université de Toulouse le Mirail
  • La vision pathologique de l'agression sexuelle- quelques éléments socio-historiques  (Tristan Renard, Université de Toulouse Le Mirail)»
  • Vacher ou la fin de l'impunité pour les criminels ? (Marc Reneville, Université de Paris VIII)

Vendredi 29 janvier 2010, après-midi, 14h  

Coupables !

  • Dépravation, luxure et volupté : la débauche en procès (1880-1940) (Frédéric Chauvaud, Université de Poitiers)
  • Aborder la prostitution masculine des mineurs, à partir des archives de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (1945-1972) : entre répression et assistance, entre condamnation morale et pitié » (Régis Revenin, Université de Paris I)
  • La justice et les mineurs auteurs de délits et crimes sexuels au XIXe siècle » (Jean-Jacques Yvorel, École nationale de protection judiciaire de la jeunesse)
  • Sous toutes les coutures. Une observation sexuée de la déviance juvénile féminine. (Tribunal pour enfants de la Seine, années 1950) (Véronique Blanchard, Ecole Nationale de Protection Judiciaire de la Jeunesse) 
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